Résumé :
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La grande force des lettres et du journal de Marianne Peyinghaus est de nous replonger, un demi-siècle plus tard, dans la vie quotidienne d'un petit village de Prusse-Orientale où, à vingt ans, elle choisit d'être institutrice de 1941 à 1945. Enfant à l'avènement du Führer, un père social-démocrate, un frère engagé dans les Waffen-SS, elle est, on ne peut plus, au coeur des aberrations de son époque alors que son pays vient de déclencher la Deuxième Guerre mondiale et de mettre en oeuvre la Solution finale. On ne peut lire un tel livre sans être troublé et on demeure fasciné par la quiétude, l'innocence, l'insouciance de cette jeune personne oeuvrant, aux confins des " terres allemandes ", l'actuelle Pologne, à la mise en place d'un système dont, indéniablement, elle est un rouage. Jamais elle ne cherchera à en savoir plus, elle ne pense rien, et c'est la leçon terrible de ce livre. Par son talent et son authenticité, Marianne Peyinghaus contribue au portrait d'une génération à jamais discréditée pour n'avoir pas su, pas voulu résister à ce que Bertolt Brecht avait appelé " la bête immonde ".
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