Résumé :
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Ce roman vrai, puissant à couper le souffle, fait alterner le destin parallèle de deux gamines extraordinairement belles, séparées à l’âge de douze ans, et les témoignages d’outre-tombe de prostituées assassinées, pendues, lapidées en Iran.Leurs voix authentiques, parfois crues et teintées d’humour noir, surprennent, choquent, bousculent préjugés et émotions, bouleversent. Ces femmes sont si vivantes qu’elles resteront à jamais dans notre mémoire. À travers ce voyage au bout de l’enfer des mollahs, on comprend le non-dit de la folie islamiste : la haine de la chair, du corps féminin et du plaisir. L’obsession mâle de la sexualité et la tartufferie de ceux qui célèbrent la mort en criant « Allah Akbar ! » pour mieux lui imputer leurs crimes.Ici, la frontière entre la réalité et la fiction est aussi fine qu’un cheveu de femme. « De longs après midis désoeuvrés ponctués de pistaches sous la voûte d’un bleu brûlant. Des passants aux aguets surveillent jalousement les tchadors noirs qui s’ouvrent furtivement. Indice de Pute. Tchador clignotant !» On apprend, avec étonnement, que l’Iran des mollahs est rempli de prostituées : sous le voile. Téhéran, Ispaphan… Mashhad, ville religieuse, haut lieu du pèlerinage chiite. Il existe même des putes halal ! Pourtant la charia iranienne condamne prostituées et homosexuels à la peine de mort car leur « sang est sans valeur». Au nom de cette loi islamique, des assassins décident de tuer « des saletés de femmes dépravées qui répandent le Mal », car le gouvernement ne les éradique pas, même s’il en pend nombre d’entre elles. Tout en suivant le destin de deux amies, séparées dès l’âge de douze ans, nous sommes interpellés par la voix des femmes assassinées. Témoignages d’outre-tombe. Silhouettes « séduisantes, sensuelles, mutines, courageuses. Foutrement irrespectueuses. Politiquement incorrectes… » Le ton, la parole, le visage de ces femmes les distinguent : elles nous surprennent par leur intelligence, nous bouleversent par leur histoire. Certaines, provocantes, éveillent en nous le désir. D’autres, fantasques, nous défient par leur humour noir. Elles nous dévoilent comment la pudibonderie criminelle de ceux qui inculquent la haine du plaisir, la haine du corps féminin et de la femme qui désire, a fait de tout un pays une prison islamique. Ce roman documentaire, parfois cru, puissant à couper le souffle, est construit savamment : chaque personnage – homme, femme, mollah, assassin, libertaire, prostituée –, questionne, à son tour, les notions du Bien et du Mal. Le lecteur sera amené à le faire aussi. Les femmes dans ce roman sont si vivantes qu’on dirait qu’elles sortent du livre pour rester à jamais dans notre mémoire.Chahdortt Djavann, romancière et essayiste, est l’auteur de Bas les voiles ! (Gallimard), Comment peut-on être Français ? (Flammarion) La muette (Flammarion), Je ne suis pas celle que je suis (Flammarion), La dernière séance (Fayard) et Big Daddy (Grasset).
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